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«Abjuration faite par Mr Louis Riel..» [Regina].
- Fonds / Collection
- Corporation archiépiscopale catholique romaine de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- GMD
- documents textuels
- Date
- 4 août 1885
- Date
- 4 août 1885
- GMD
- documents textuels
- Fonds / Collection
- Corporation archiépiscopale catholique romaine de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Fonds No.
- 0075
- Reference No.
- T31886-T31887
- Storage Location
- Copie numérisée sur le CD 279.
- Creator
- Corporation archiépiscopale catholique romaine de Saint-Boniface
Série : Alexandre Taché
- Physical Description
- 4 f. de documents textuels
- Custodial History
- T31886-87 est une version écrite de la main de Fourmond signée par Louis Riel du document de Harriet Irving Library, University of New Brunswick, Beaverbrook Collection, Louis Riel Papers, 4B
- English Summary
- Abjuration made by Louis Riel before Rev. Fourmond. August 4, 1885.
- Notes
- Copie numérisée sur le CD 279.
- Name Access
- Louis Riel
- Geographic Access
- Regina
- Signatory
- Louis Riel
- Full Text
- Abjuration faite par Mr Louis Riel dont le nom est aussi Louis «David» Riel, de toutes ces erreurs devant le Révérend Père Fourmond, Oblat de Marie Immaculée, Son Directeur, le 5 Août 1885.
Je sous-signé Louis Riel étant dans le plein usage de ma raison et de ma libre volonté, sans autre motif que d'assurer mon salut éternel, en me réconciliant avec Dieu que j'ai offensé et de réparer les scandales que j'ai eu le malheur de donner, j'abjure solennellement toutes les erreurs que j'ai crues, professées, enseignées contre la doctrine de la sainte église catholique, apostolique et Romaine, la priant dans la personne de ses charitables ministres de m'accorder la sainte absolution de tous mes crimes et censures, renonçant à ma fausse mission de prophète, cause première de mes erreurs, et à toute autre rêverie.
J'abjure en particulier mes erreurs contre la Très Sainte et Adorable Trinité, contre la Maternité divine de l'auguste et immaculée Mère de Dieu, contre la Très Sainte et adorable Eucharistie, contre l'éternité des peines de l'enfer, contre l'infaillibilité de la sainte église, catholique, apostolique et Romaine et de son chef visible, le Saint Père le Pape, contre la primauté de ce dernier, contre l'autorité et intégrité et divine inspiration des saintes écritures et de la tradition catholique: contre l'institution apostolique du dimanche.
Je crois de tout coeur et confesse de bouche, librement, fermement qu'il y a un Dieu en trois personnes, consubstantielles et parfaitement égales en toutes choses. C'est à dire que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu comme le Père, engendré par lui de toute éternité, consubstantiel à son Père Tout-Puissant, éternel, infiniment parfait comme Lui, que dans le temps ce divin Fils de Dieu s'est abaissé jusqu'à se faire en tout semblable à nous, à l'exception du péché prenant un corps et une âme semblables aux nôtres, dans le sein de la bienheureuse et immaculée Vierge Marie, toujours Vierge par l'opération du Saint Esprit et par conséquent Mère d'une personne qui est Dieu, Mère de Dieu selon la croyance catholique confirmée solennellement au concile écuménique d'éphèse. Je crois donc qu'il y a deux natures en Jésus-christ notre Seigneur, la nature divine et la nature humaine, quoiqu'il n'y ait et ne puisse y avoir qu'une seule personne en Lui qui est la personne du Fils de Dieu. Il est Dieu parfait, homme parfait, en sorte que quand il dit que son Père est plus grand que Lui, ce n'est comme l'enseigne l'église catholique qu'en tant qu'il est homme et non en tant qu'il est Dieu. Je crois également que le Saint Esprit la troisième personne de la Très Sainte et adorable Trinité est Dieu comme le Père et le Fils, procédant du Père et du Fils; et ne faisant qu'un seul Dieu avec le Père et le Fils. Je crois au sept Sacrements de la Sainte Eglise et tout particulièrement qu'un prêtre approuvé peut seul entrendre la confession des chrétiens et leur donner la sainte absolution; que l'auguste Eucharistie est un sacrement institué par notre Seigneur Jésus-christ dans son immense amour pour nous et contenant réellement et en vérité son corps et son sang, son âme et sa divinité sous les saintes espèces ou apparences du pain et du vin, vivant dans cet adorable sacrement non pas de sa vie mortelle et passible, mais bien de sa vie glorieuse et impassible, jouissant en son corps et en sa sainte âme de tous les glorieux privilèges de sa triomphante résurrection.
Je crois à l'infaillibilité de l'église et de Notre Saint Père le Pape, parlant ex cathedrâ et comme légitime successeur de St-Pierre, à sa primauté sur tous les autres évêques dont il est le seul chef visible sur la terre; ainsi qu'à son autorité et juridiction sur tous les prêtres et simples fidèles, croyant que c'est à Lui comme à Pierre qu'il a été dit: pais mes brebis, pais mes agneaux. Je crois à l'éternité des peines de l'enfer, c'est-à-dire qu'il durera toujours et ne finira jamais, le purgatoire seul ayant des peines temporelles proportionnées aux dettes contractées envers la divine justice.
Je crois que le saint jour du dimanche est au moins d'institution apostolique en tant qu'il remplace le sabbat de l'ancienne loi et que par conséquent l'obligation divine de le sanctifier est très légitime, étant aussi obligatoire que l'était l'ancien sabbat des Juifs, aboli par la nouvelle loi. Je demande très humblement pardon à tout le public, en particulier aux vénérables représentants de la sainte église catholique, aux représentants du pouvoir civil, et à tous les chrétiens mes frères, des offenses scandales, dont je suis coupable devant Dieu et la société, me recommandant à la miséricorde de tous et particulièrement à celle du grand Dieu que j'ai outragé.
Louis Riel ou Louis «David» Riel.
J V Fourmond, omi.
L. Cochin o.m.i.
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