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Louis Riel à A.-A. Taché. St-Louis-de-Langevin.
- Fonds / Collection
- Corporation archiépiscopale catholique romaine de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- GMD
- documents textuels
- Date
- 25 juillet 1884
- Date
- 25 juillet 1884
- GMD
- documents textuels
- Fonds / Collection
- Corporation archiépiscopale catholique romaine de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Fonds No.
- 0075
- Reference No.
- T29739-41
- Creator
- Corporation archiépiscopale catholique romaine de Saint-Boniface
Série : Alexandre Taché
- Physical Description
- f. de documents textuels
- Notes
- Copie numérisée sur le CD 278 et CD 274.
- Name Access
- Louis Riel
- Signatory
- Louis Riel
- Full Text
- Monseigneur,
J'ai été invité par les gens de district de Lorne à venir demeurer parmi eux. Ils m'ont envoyé à cet effet quatre Délégués qui sont venus me trouver dans le Territoire du Montana. J'ai consenti à venir passer quelques temps au milieu d'eux tous.
Ils désirent que je leur aide à solliciter le gouvernement d'Ottawa, au sujet de leurs droits.
Ce gouvernement a poussé loin le mépris de tous mes intérests; Il n'a jamais rien fait pour réparer les injures qu'il m'a prodiguées et les dommages qu'il m'a causés. Il s'est rendu coupable, surtout, de grande offense à Dieu; et sa politique est devenue extraordinairement scandaleuse, lorsqu'il a poussé son manque de principes jusqu'à faire paraître du dédain pour votre parole d'honneur: cette parole d'honneur que vous [a]viez droit et plein pouvoir de me donner; et que vous avez eu la noblesse de me donner en son nom, par rapport à des affaires considérables. Je me crois justifiable d'avoir accepté l'invitation qui m'a été faite. Et je suis venu me mettre, avec confiance en Dieu, au nombre des humbles réclamateurs du Nord ouest.
Monseigneur, mes démarches ne sont pas des démarches de trouble. Je me propose d'agir dans le Nord ouest de la manière la plus propre à me gagner l'approbation des gens honnêtes et paisibles des deux côtés des lignes. J'ai des amis en canada; j'en ai dans les Etats unis. Il est de bienséance dans les circonstances où je me trouve, que je n'oublie ni les uns ni les autres. Et en respectant strictement le droit des gens, il ne m'est pas impossible d'être agréable à ceux-ci et de faire plaisir à ceux-là. J'ai reçu des faveurs des deux bords. Il importe qu'en me montrant reconnaissant vis-à-vis d'un côté, je ne sois pas ingrat vis-à-vis de l'autre. Mes discours en public ont des allusions à ce sujet. S'ils sont reproduits dans les journaux et que vous me fassiez l'honneur de les lire, interprétez-les bonnement comme je viens de dire.
Je souhaite me tenir en rapport avec Votre grandeur. Si vous y condescendez, et si Dieu le veut; il me ménagera des moyens convenables de communiquer avec vous.
Monseigneur Grandin est absent. Mais il est rumeur que le Saint Evêque sera bientôt de retour.
L'opinion publique semble entrer, ici, dans une phase nouvelle. Si je me rends bien compte de la situation, il règne dans le nord ouest un malaise général.
Je me souviens avec respect et avec reconnaissance de tous ceux qui m'ont donné quelque preuve d'amitié, dans la Puissance. Et je peux même ajouter que je n'y suis pas l'ennemi de mes ennemis.
Veuillez priez pour moi, que Dieu daigne me soutenir; et qu'il Lui plaise d'amener toutes les gens de bien à s'entendre et dans l'Est et dans le Manitoba et dans le Nord ouest.
Monseigneur,
J'ai l'honneur d'être
Comme auparavant,
Votre reconnaissant et obéissant serviteur
Louis Riel
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