Interview avec Tayeb Meridji
https://archivesshsb.mb.ca/link/archives190576
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Document Type
- documents sonores
- Date
- 18 avril 2017
- Scope and Content
- Cette interview de Tayeb Meridji par Michel Boucher a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'immigration au Manitoba français. Tayeb est né à Bougie en Algérie. Son grand-père était un homme d'affaire qui avec une autre famille de confession juive faisaient de la vente de …
- Date
- 18 avril 2017
- Document Type
- documents sonores
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Fonds No.
- 0001
- Series
- Histoire orale sur l'immigration
- Reference No.
- W0703
- Creator
- Intervieweur : Michel Boucher
- Physical Description
- document sonore : format wave; min.
- History / Biography
- Ce document a été produit dans le cadre du projet d'histoire orale géré par la Société historique de Saint-Boniface documentant l'immigration dans les communautés franco-manitobaines et métisses.
- Language(s)
- Français
- Scope and Content
- Cette interview de Tayeb Meridji par Michel Boucher a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'immigration au Manitoba français. Tayeb est né à Bougie en Algérie. Son grand-père était un homme d'affaire qui avec une autre famille de confession juive faisaient de la vente de l'orge pour la production de bière en Allemagne. Avec l'arrivée de la première guerre mondiale ce marché est disparu et il est donc devenu constructeur de maisons. Le commerce a repris avec l'Allemagne mais avec l'arrivée de la seconde guerre mondiale le commerce de l'orge a à nouveau dû être abandonné. Son père à l'époque faisait son service militaire comme secrétaire d'interprétation pour l'armée française. Quand son grand-père est décédé son père a pris en main son commerce. Sa mère venait d'une famille d'agriculteurs qui se spécialisait dans l'élevage de moutons, donc il y a eu un partenariat entre le commerce et l'agriculture. Sa famille en Algérie n'est plus dans la construction mais dans l'industrie du plastique et de la céramique. Sa famille est mixte avec des composantes musulmanes et chrétiennes et ainsi la moitié de la famille est déménagée en France et a participé à la libération française. La famille vivait bien en Algérie. Sa ville n'avait pas été ravagée par la guerre. Les enfants allaient à l'école et ils côtoyaient les soldats. Tayeb a poursuivi ses études et il avait l'appui de son père. Il a fréquenté des écoles publiques dans lesquelles il y avaient des chrétiens, des juifs et des musulmans. C'étaient des classes mixtes et la pédagogie était basée sur celle de la France. Un jour, l'armée est venue chez lui et a saisi tous les biens de son père sauf la maison. Heureusement, sa grand-mère avait des propriétés qu'elle louaient et la famille a pu subvenir à ses besoins. Son père a été arrêté et mis en prison. Tayeb était bouleversé. Cependant, il faut noter que la police était indépendante du politique et dépendait des juges. Ainsi les policiers n'ont pas permis que Tayeb soit arrêté parce qu'il était un mineur. Il est donc demeuré avec sa mère mais c'est à ce moment-là qu'il a décidé qu'il voulait quitter son pays. Il avait 17 ans. Son père a été libéré en prison. À 18 ans il a vécu un coup d'état. Le nouveau président a redonné les propriétés aux personnes dont les biens avaient été saisis. Son père a quand même beaucoup perdu mais il a pu repartir son commerce avec ses deux frères. Son père lui a alors dit qu'il devait aller à l'université. Cependant, il n'est pas allé et a décidé de travailler au lieu. Il a obtenu un poste comme comptable à Air Algérie. Son but était de ramasser de l'argent pour quitter. Il avait l'intention de partir en 1967 mais sa mère est tombée malade et est décédée. C'est à ce moment-là que son père a appris qu'il travaillait et n'allait donc pas à l'université. Il a convaincu son fils de s'inscrire à l'université pour qu'il puisse éviter d'aller en guerre en Israël. Son père ne voyait aucune utilité pour cette guerre contre l'Israël. Il était de l'avis que jamais Israël et les Arabes ne s'entendraient. En 1968, il est parti en France. Il est allé voir un ami de son père qui était juif et ce dernier lui a donné un emploi parce qu'il avait besoin d'argent pendant qu'il suivait des cours du soir. Il a travaillé et étudié pendant 3 ans. Installé à Paris, il a continué à travailler pour son oncle et c'est à ce moment-là qu'il a décidé qu'il voulait aller au Québec. La France ne l'intéressait plus puisque dans la culture française si tu es immigrant, même si tu obtiens la citoyenneté on te traite toujours comme immigrant. À ce moment-là son intention n'était pas de devenir citoyen canadien. Il a donc continué à étudier et à travailler. Éventuellement ses études ont mené à la science politique et il a décidé de faire sa maîtrise sur les élites franco-manitobaines. Parmi les élites qui l'ont marqué il parle de Georges Forest pour qui il a une grande admiration. Selon Tayeb un immigrant qui rencontre dans son parcours des gens positifs va bien se débrouiller. Un de ses premiers contrats de travail après sa maîtrise a été avec l'organisme Crosscultural à la suite d'une recommandation de Raymond Hébert. Il a voyagé partout au Canada grâce à des engagements entre autre le gouvernement fédéral et la GRC. Il a fait ce travail pendant plusieurs années. Durant cette période il décide d'obtenir la citoyenneté canadienne et il a rencontré deux hommes exceptionnels soit Ron (Ronald) Duhamel et Jean-Paul Boily. Il s'est impliqué dans le parti libéral. Il a obtenu sa citoyenneté en 1984 à peu près au même moment qu'il a acheté sa maison. Après 7 ans à Crosscultural il en avait assez de voyager et il s'intéressait à l'enseignement. Il a eu la chance d'avoir un contrat d'un an au Collège Béliveau et c'est ainsi qu'il a constaté que ce n'était pas sa profession et ainsi il n'a pas suivi des cours pour rien. Il a cependant continué à faire de la suppléance dans les écoles franco-manitobaines. La naissance de ses enfants a fait en sorte qu'il a rencontré de nouvelles personnes dont certains enseignants de l'école Précieux-Sang. Cette école est devenue sa communauté et il s'est donc impliqué dans la garderie, le comité de parents et la Kermesse. Quand la division scolaire franco-manitobaine est née il est devenu représentant régional et par la suite commissaire. Après la commission scolaire, il a obtenu des nominations politiques. Ron Duhamel l'a nommé conseiller arbitraire de l'assurance chômage. Greg Sellinger l'a aussi nommé au Conseil de l'enseignement secondaire. Ensuite, il est passé au Success Skill Centre. Les néo-démocrates provinciaux et les libéraux au fédéral avaient réalisé que l'immigration était importante et qu'il y avait un modèle qui fonctionnait au Québec. Ottawa s'est fait convaincre que les provinces et les communautés devaient avoir une voix dans ce secteur. Il y a eu des rencontres partout au pays pour en parler. Quand ce fut accepté Success Skill Centre a été créé. Le mandat de l'organisme est d'orienter les nouveaux arrivants. Il rappelle que les immigrants qui arrivent ici viennent pour leurs enfants. Toujours fasciné par la démocratie il décide de participer au système électoral. D'abord, il a été bénévole avec Ron Duhamel. Il aime qu'au Canada il y a du changement des élus quand ils ont fait leur temps et ils sont remplacés par le peuple. Par la suite, la province l'a approché pour qu'il devienne directeur de scrutin dans la circonscription de Saint-Boniface. Par la suite, Élections Canada l'a appelé pour faire les élections fédérales. Le fédéral encourage les directeurs de scrutin à participer à la réforme. Sa directrice l'approche pour qu'il la remplace mais au contraire c'est lui qui a demandé de prendre sa retraite. Aujourd'hui il fait du bénévolat au Success Skill Centre. Il a gardé Élections Canada. Il se sent chez lui au Canada. Il n'a aucune intention de retourner en Algérie son pays natal parce qu'il s'est intégré à la communauté ici. Son inquiétude au sujet de l'immigration est la question religieuse puisque selon lui le Canada a encore à se définir à ce sujet.
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