Interview avec Taïb Soufi
https://archivesshsb.mb.ca/link/archives150880
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Document Type
- documents sonores
- Date
- 6-16 août 2011
- Scope and Content
- Cette interview de Taïb Soufi par Bernard Bocquel a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'éducation au Manitoba français. On y traite de l'enseignement. On parle du professeur Taïb Soufi, né en Algérie. Il est venu étudier en France en juillet 1962; avec sa jeune famille …
- Date
- 6-16 août 2011
- Document Type
- documents sonores
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Fonds No.
- 0001
- Series
- Histoire orale de l'éducation
- Reference No.
- W0403; W0404; W0405; W0406; W0407
- Creator
- Intervieweur : Bernard Bocquel
- Physical Description
- document sonore : format wave; 9 h 27 min.
- History / Biography
- Ce document a été produit dans le cadre du projet d'histoire orale géré par la Société historique de Saint-Boniface documentant l'éducation dans les communautés franco-manitobaines et métisses.
- Language(s)
- Français
- Scope and Content
- Cette interview de Taïb Soufi par Bernard Bocquel a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'éducation au Manitoba français. On y traite de l'enseignement. On parle du professeur Taïb Soufi, né en Algérie. Il est venu étudier en France en juillet 1962; avec sa jeune famille il arrive au Canada le 22 octobre 1968, à Winnipeg. Il enseigne à Sainte-Anne-des-Chênes entre 1968 et 1970; puis à Boissevain de 1970 à 1972. À l'appel de l'abbé Laval Cloutier, il commence en 1972, sa longue carrière dans le système scolaire français, notamment en qualité de professeur de philosophie au Collège universitaire de Saint-Boniface. Il évoque longuement les divers défis qu'il a dû relever dans cette institution au fil des années. Encore actif au moment de l'entrevue, il finira donc sa carrière de professeur à l'Université de Saint-Boniface, le nom de l'institution depuis septembre 2011. Le professeur Soufi livre aussi la genèse d'un de ses projets qui lui tient très à coeur : l'école coranique Sophia, dont l'avenir paraissait incertain au moment de l'entrevue. Dans sa famille, l'éducation était favorisée; le père avait fondé une école coranique «école de langue Arabe». Dès l'âge de 4 ans il fut envoyé faire des études coraniques chez sa grand-mère aveugle. Une épidémie de variole interrompt le projet d'études; mais c'est la polio dont il est affligé à 4 ans; il connait la paralysie, mais sa mère assure sa rééducation. Il raconte en détail comment sa mère s'y est pris pour le sauver; elle avait des connaissances en herboristerie; grâce à des exercices quotitiens, il regagne l'usage de sa jambe droite. La polio l'a empêché d'aller à l'école française au départ, mais il a commencé l'école à 9 ans. Le père paye les études; il fournit des détails sur la ferme parentale qui s'est développée grâce à la location de terre, il a cultivé jusqu'à 150 hectares. Le père a donc dû embaucher des ouvriers; à la ferme, il y avait aussi «beaucoup de moutons et quelques vaches, peu de chèvres, des chevaux, des mulets et des ânes». Son premier emploi à Winnipeg, substitut de professeur de français à l'école McIntyre. Après un mois au Manitoba, il est prêt à prendre n'importe quel travail. Il obtient un emploi à Sainte-Anne; il a dû imposer son autorité. Il décrit les grandes lignes de l'aventure de la famille Soufi à Sainte-Anne; il a toujours enseigné en français à Sainte-Anne; il parle de sa manière d'enseigner. L'entrevue se poursuit sur les types de défis à relever au Collège universiatire de Saint-Boniface à ses début dans l'institution. Il en voit deux sortes : du côté administratif et du côté académique. Mais au cours de son long parcours de professeur de philo solitaire, forcé d'enseigner tant de différentes philosophies, il a eu une peur formulée ainsi : «Est-ce que je vais garder mon esprit sain?». Et il se rappelait à l'ordre : «Soufi, tu es un prof de philo avant tout. Tu t'effaces au nom de la philo elle-même. Alors quand j'enseigne Sartre, je suis Sartre jusqu'au bout». Cependant, il garde un espoir : «Si les écoles goûtent à la pensée critique, elle vont forcer le Collège à changer». Il estime donc que l'effort philosophique doit être fourni «à la fois à l'universitaire, au communautaire et au secondaire». Citation de son maître Platon : «l'éducation consiste à montrer dans quelle direction regarder». Tout son travail et ses activités communautaires s'inspirent de cette pensée de Platon. Au centre il y a la volonté de répondre à la question : comment développer les talents des étudiants? Il précise que Platon est venu à la philosophie car il avait échoué sur le plan politique. Sa vocation première : l'enseignement et en plus «si possible» un rôle de penseur. Il souligne son bonheur d'avoir eu des professeurs émérites. «Leurs legs, je l'ai fait bénéficier aux Canadiens-français d'ici». Avec le recul depuis son arrivée, il tient quand même à souligner sa «relation positive avec la communauté». Il souligne que «au niveau de la communauté», les relations sont amicales ainsi qu'avec les parents de ses élèves et avec des collègues. «La francophonie pour moi c'était les petits villages, c'est là que l'on pouvait vraiment connaître l'hospitalité canadienne-française». «La communauté a été très bonne pour moi»; il a obtenu le Prix Riel en 2008, l'année de son Hadj. Le 3 septembre 2003, il peut ouvrir l'école Sophia au Centre culturel franco-manitobain (CCFM); il a dû déménager du CCFM après 3 ans et obtient un endroit grâce au Centre Dakota à Saint-Vital; avec 8 ou 9 enfants, il recommence une autre année scolaire. Au fil des années, l'école s'est anglicisée. «L'école enseigne l'islam, mais est ouverte à tous les enfants». Il estime que l'école est à un tournant, que c'est maintenant une question de survie. «Il faut trouver une équipe d'éducateurs». Il note qu'à l'école Sophia, l'éducation se donne dans un esprit «international». Quant à l'école Sophia, il redit en conclusion qu'elle se trouve «à la croisée des chemins. Soit il y a une expansion, soit il faut procéder à sa fermeture». Ce qui serait la fin de cette école dont il «voulait faire une école d'élites».
- Access Restriction
- Ouvert. Ces documents sont disponibles sans restrictions.
- Reproduction Restriction
- Une restriction a été placée sur l'écoute des entrevues. Une autorisation écrite est requise pour un délai de trois ans.
- Finding Aids
- Un sommaire de l'interview a été produit par l'intervieweur.
Audio Tracks
Interview avec Taïb Soufi
Interview avec Taïb Soufi
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