It is not easy for us to see one another as we would wish; thank you for all you did while Marguerite was ill; may God guard your health; I ask your special benediction and I pray God to inspire you; bless me that God may protect me and be with me; may your benediction include my wife and family and my relatives from generation to generation....
Text intégral
Bien chère Maman, Ma prison est loin. Il n'est pas facile que nous nous voyions comme nous le souhaiterions: mais offrons cette circonstance-là même à Dieu, changeons en bien tout ce qui nous arrive de pénible. Je vous remercie bien chère maman, de la peine que vous vous êtes donnée à l'occasion de la maladie de ma chère Marguerite. Que le Bon Dieu vous paye de votre charité toute maternelle. En prodiguant vos tendres soins à vos enfants, ayez soin de vous-même aussi. Epargnez-vous, chère maman; que Dieu veille en même temps sur votre santé. A la clarté que les lampes de la prison jettent dans ma cellule, à la veillée, tout seul, comme un condamné à mort, plongé dans l'entretien de ma prière et n'ayant pas d'autre récréation que celle de mes bons désirs, je vous écris aujourd'hui. beau jour de la Toussaint pour vous demander, chère maman, votre bénédiction toute spéciale. Faites écrire les paroles de votre bénédiction, par ma chère Soeur. Je prie Dieu de vous inspirer; avant de me donner votre bonne réponse, allez, s'il vous plaît faire une visite au Saint sacrement. Que la sainte Eucharistie vous communique le bien; afin que vous puissiez me le transmettre, parce que votre bénédiction de mère est remplie de grâces. Chère maman, je désire que vous me bénissiez comme je vais vous dire et de plus comme votre bon coeur vous dira. S'il vous plaît donc, «Bénissez-moi afin que Dieu m'exauce dans la prière.» «Bénissez-moi afin que Dieu me protège.» «Bénissez-moi afin que Dieu soit avec moi dans mon affliction qu'il me délivre; qu'il me fasse jouir de son salut et qu'il m'accorde une longue suite de jours, si telle est sa volonté sainte. Que votre bénédiction soit grande à se répandre abondamment sur ma femme et sur mes enfants, selon l'infinie bonté de Dieu.» «Bénissez-moi comme votre fils aîné, de manière à ce que votre bénédiction ample, large, surabondante et toute précieuse s'étende comme par grands rameaux sur mes frères, sur mes soeurs sur mes beaux-frères et sur mes belles-soeurs, sur mes neveux et sur mes nièces, afin que tous vos enfants, de génération en génération soient de bons catholiques, que soutenus de l'assistance divine, ils aient tous le bonheur de vivre et de mourir en paix avec Dieu.» Quant à moi, Bien chère Maman, je vous remercie et je ne vous remercierai jamais assez de m'avoir élevé dans la connaissance et le service de Dieu. Je vous remercie des bénédictions que vous m'avez données et que vous attirez continuellement sur moi, par la piété de votre vie. Pardonnez-moi toutes les fautes que j'ai malheureusement faites à votre égard. Pardonnez-moi aussi tout ce qui a été mal dans ma conduite, par rapport à la famille. Bien chère maman, je vous l'ai souhaité bien des fois; je vous le souhaite tous les jours en priant; je souhaite ici même que vos jours et vos années se prolongent, par la grâce de Dieu, comme se sont prolongés les jours et les années de votre mère; et encore plus longtemps. Que mes enfants et les enfants de mes enfants, avec mes neveux et mes petits neveux chérissent de plus en plus votre nom et que votre souvenir soit béni parmi eux tous d'âge en âge. Votre fils obéissant et affectueux Louis «David» Riel. Bien chère Henriette, Vois la lettre que j'écris à notre chère maman. Si notre Bien-aimée maman veut bien m'accorder la faveur que je lui demande, tu pourras copier les paroles de la bénédiction: comme ce-ci: «Mon fils, je vous bénis afin que Dieu vous exauce dans la prière. Je vous bénis afin que Dieu vous protège. Je vous bénis afin que Dieu soit avec vous dans votre affliction; qu'il vous en délivre; qu'il vous fasse jouir de son salut et qu'il vous accorde une longue suite de jours, si telle est sa volonté sainte. «Que ma bénédiction sur vous soit grande à se répandre abondamment sur votre femme et sur vos enfants, selon l'infinie bonté de Dieu. Je vous bénis comme mon fils aîné, en priant Dieu de faire en sorte, par Jésus, Marie Joseph, que ma bénédiction ample, large, surabondante et précieuse en sa qualité de bénédiction maternelle; s'étende comme par grands rameaux sur vos frères, sur vos soeurs, sur vos beaux-frères et sur vos belles-soeurs, sur vos neveux et sur vos nièces, afin que tous mes enfants, de génération en génération soient de bons catholiques; que soutenus de l'assistance divine, ils aient tous le bonheur de vivre et de mourir en paix avec Dieu» Ensuite, chère Henriette, tu écriras les paroles que maman jugera à propos d'ajouter et que, j'en ai la confiance, le Bon Dieu lui inspirera pour sa plus grande gloire et pour notre bonheur à tous.