Interview avec Sophie Gaulin
https://archivesshsb.mb.ca/link/archives190638
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Document Type
- documents sonores
- Date
- 1 mars 2017
- Scope and Content
- Cette interview de Sophie Gaulin par Michel Boucher a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'immigration au Manitoba français. Sophie Gaulin est rédactrice-en-chef du journal La Liberté à Saint-Boniface. Elle est née à Bordeaux en France. Sa mère est née en Algérie et son …
- Date
- 1 mars 2017
- Document Type
- documents sonores
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Fonds No.
- 0001
- Series
- Histoire orale sur l'immigration
- Reference No.
- W0701
- Creator
- Intervieweur : Michel Boucher
- Physical Description
- document sonore : format wave; min.
- History / Biography
- Ce document a été produit dans le cadre du projet d'histoire orale géré par la Société historique de Saint-Boniface documentant l'immigration dans les communautés franco-manitobaines et métisses.
- Language(s)
- Français
- Scope and Content
- Cette interview de Sophie Gaulin par Michel Boucher a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'immigration au Manitoba français. Sophie Gaulin est rédactrice-en-chef du journal La Liberté à Saint-Boniface. Elle est née à Bordeaux en France. Sa mère est née en Algérie et son père est né à Bordeaux. Elle a un frère David et ce dernier vit encore en France. Son père avait comme métier de convoyer des voiliers et il avait construit son propre bateau qu'il a nommé SODA pour Sophie et David. Au départ, son père était décorateur de bateau et ensuite il s'est lancé dans les traversées à la voile pour convoyer des bateaux d'un point à un autre. Elle a donc comme enfant beaucoup voyagé en bateau et visité de nombreux endroits. Elle a donc acquis un sens de non-enracinement et le goût des ciels ouverts quelque chose qu'elle a apprécié quand elle est venue au Manitoba. Sa mère travaillait dans le social: c'est-à-dire qu'elle gérait l'accueil des gens sans emploi. Quand elle était jeune elle n'aimait pas toujours ces voyages parce qu'elle n'était pas avec ses copines. Ce n'est que plus tard qu'elle a apprécié avoir visité autant de pays et connu d'autres cultures. Elle a aussi visité ses grands-parents en Israël et voyagé ailleurs en Europe et même aux États-Unis. Elle a commencé à moins voyager à l'âge de 14 ans quand elle s'est jointe à une équipe d'aviron à Bordeaux. Sa mère avait été une championne de l'aviron au Maroc. Elle a fréquenté l'école publique Paul Bert et elle garde de très bons souvenirs de ses enseignants. Elle a eu une enfance très heureuse comparativement à d'autres qui avaient des difficultés à la maison. Sa mère était d'origine juive et avait vécu dans la pauvreté tandis que son père était français-catholique qui avait vécu dans l'opulence. À l'école c'était souple malgré les règles de discipline de l'époque par exemple: taper les doigts avec une règle ce qui n'est pas toléré aujourd'hui. Il y avait de la diversité dans son école. Environ 15 pour cent des élèves venaient d'ailleurs et comme enfant elle ne se posait pas de questions à ce sujet. Bordeaux est une très jolie ville près de la mer où il n'y avait pas de grands bouleversements sociaux. Au secondaire, elle était dans un Lycée International où on enseignait plusieurs langues. Une fois le secondaire terminé elle s'est dirigée en psychologie. Elle a vite constaté que ce n'était pas du tout son domaine et a abandonné au bout de 3 mois. Elle a donc décidé de poursuivre ses études pour devenir professeure d'anglais. Elle étudiait aussi la civilisation canadienne. Il y a beaucoup de débouchés pour des profs d'anglais en France mais elle a d'abord accepté un poste d'un an à l'université du Manitoba. Elle est arrivée au Manitoba en 2003 et dès son arrivée elle s'est sentie bien sans savoir pourquoi. Elle a découvert des gens ouverts et paisibles et qui vivaient à un rythme différent de celui de la France. Elle a aimé le mélange de cultures à l'université du Manitoba. Elle a vu que l'enseignement lui permettait de gagner sa vie mais elle recherchait d'autres défis. Elle ne voyait pas un avenir en France puisque là-bas c'est entendu que tu travailles dans le domaine dans lequel tu as étudié. Elle savait qu'elle avait d'autres aptitudes. C'est à ce moment-là qu'elle a découvert un groupe qui parlait de journalisme. Pendant 4 ou 5 heures ils faisaient de l'analyse de textes avec toutes sortes de gens. C'était un groupe informel qui se rencontrait tous les dimanches matins au centre culturel Juif. C'est devenu une passion mais elle ne s'est pas inscrite dans des cours de journalisme parce qu'elle ne voulait recommencer à zéro dans ses études. Elle a donc commencé à explorer l'idée d'aller ailleurs et a repris le goût de revenir au Canada. Elle est revenue au Canada en novembre 2006. Elle a passé beaucoup de temps à lire dans les mois qui ont suivi. En février, elle a contacté une femme de la communauté juive parce qu'elle voulait immigrer ici. On lui a dit que ce serait plus facile pour elle si elle faisait appel à la communauté francophone. On lui a expliqué que les francophones avaient des cibles à atteindre. Leslie Wilder lui a donc dit d'appeler de sa part la directrice du CDEM, Mariette Mulaire. Celle-ci a immédiatement appelé la directrice de La Liberté, Sylviane Lanthier. Celle-ci n'avait pas de poste pour elle mais à la fin de leur entretient elle lui en a offert un dans la vente et la correction de textes. Peu de temps après elle a été nommée rédactrice adjointe. Deux ans plus tard, en 2009, elle est devenue directrice et rédactrice en chef de La Liberté. L'apprentissage n'a pas été difficile parce qu'elle faisait surtout de la correction de textes, un domaine dans lequel elle se sentait à l'aise. L'ajustement le plus marqué a été d'apprendre comment une entreprise fonctionne au Canada. C'est un travail d'équipe et l'autorité se manifeste différemment qu'en France où le patron a pas mal tous les droits. En faisant de la vente elle a appris à connaitre les organismes et les entreprises de la communauté. Elle s'est aussi demandé pourquoi il y avait un quartier francophone et un besoin de s'identifier comme Franco-manitobain au lieu de simplement Manitobain. Plus tard elle a compris lorsqu'elle a fait le parallèle avec ce que sa mère avait dû faire en France pour conserver son identité juive. La décision de demander la citoyenneté canadienne a été facile. Quand elle a obtenu son poste à La Liberté elle a fait les démarches pour devenir résidente permanente ce qu'elle a obtenue en 2009. Elle est devenue citoyenne en 2014. Elle connaissait un peu la communauté autochtone après avoir lu à ce sujet. Toutefois, elle a vécu tout un choc quand elle est allée vivre pendant 3 semaines dans une réserve dans le nord de l'Ontario. La perception du Canada en France est d'un pays très riche sur le plan de la nature où vivent des gens accueillants et tolérants. Elle a du mal à s'expliquer comment le Canada arrive à cacher les conditions du tiers monde dans lesquels vivent de nombreux autochtones tout en se permettant de faire la leçon à d'autres pays sur les droits de la personne. Elle n'a pas eu la même perception en ce qui a trait aux métis puisqu'elle s'est liée d'amitié avec Gabriel Dufault qui sans amertume ne cachait pas sa fierté d'être métis. Avec les métis elle apprit qu'elle devait leur accorder une place dans le journal. Une autre chose qui l'a frappée est que chaque village francophone affiche sa fierté particulière. Après son arrivée en 2006, le Manitoba français a vécu une vague d'immigration. Elle n'a jamais senti qu'elle était une immigrée. Durant son congé de maternité elle a passé 5 mois en France et elle a constaté que son chez-soi était au Manitoba. Elle n'a jamais eu envie d'aller s'installer au Québec. Toutefois, vu qu'elle parlait l'anglais l'adaptation ici n'a pas été difficile. Elle reconnait que sans un minimum d'anglais ce serait très difficile d'être heureux au Manitoba. Son conjoint Thomas est de la France et elle l'a rencontré ici par l'entremise du journal. Il est pédiatre et était venu accompagner la famille d'un enfant gravement malade à qui on avait offert un traitement expérimental à Winnipeg. Il est maintenant résident permanent et travaille dans un hôpital de Winnipeg. Toutefois, son parcours n'a pas été facile puisqu'il a fallu beaucoup de temps pour reconnaitre les équivalences de ses diplômes.
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