Interview avec Étienne Aubry
https://archivesshsb.mb.ca/link/archives151439
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Document Type
- documents sonores
- Date
- 11 juillet 2011
- Scope and Content
- Cette interview de Étienne Aubry par Bernard Bocquel a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'éducation au Manitoba français. On y traite de l'enseignement. Étienne est né à Sainte-Agathe, Manitoba. Il est le 5e de 9 enfants et le premier «canadien» de Léo Paul Aubry (né à…
- Date
- 11 juillet 2011
- Document Type
- documents sonores
- Fonds / Collection
- Collection générale de la Société historique de Saint-Boniface
- Description Level
- Document
- Fonds No.
- 0001
- Series
- Histoire orale de l'éducation
- Reference No.
- W0356
- Creator
- Intervieweur : Bernard Bocquel
- Physical Description
- document sonore : format wave; 2 h 7 min.
- History / Biography
- Ce document a été produit dans le cadre du projet d'histoire orale géré par la Société historique de Saint-Boniface documentant l'éducation dans les communautés franco-manitobaines et métisses.
- Language(s)
- Français
- Scope and Content
- Cette interview de Étienne Aubry par Bernard Bocquel a été faite dans le cadre du projet d'histoire orale documentant l'éducation au Manitoba français. On y traite de l'enseignement. Étienne est né à Sainte-Agathe, Manitoba. Il est le 5e de 9 enfants et le premier «canadien» de Léo Paul Aubry (né à Saint-Jérôme en 1900) et de Clara Joyal née à Sainte-Agathe, car la famille vivait auparavant à San Diego en Californie. Il a été frère Oblat de Marie Immaculée avant de quitter la congrégation à 54 ans, en 1983. Pendant la majeure partie de sa vie de religieux, il a été actif au pensionnat autochtone de Lebret en Saskatchewan, de 1953 à 1973, avec une année sabbatique en 1972. On parle de ses premiers souvenirs scolaires au couvent de Sainte-Agathe sous la direction des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). Tout était en français à l'exception du jour de la visite de l'inspecteur. Il reste à Sainte-Agathe jusqu'en 7e année, puis fréquente le Juniorat pour deux ans. Pas de problème pour payer les frais de scolarité car le grand-père Théobald Joyal était un commerçant veuf possédant une quincaillerie, une cour à bois et un magasin général, en plus du bureau de poste; assurer l'éducation des enfants était important, «c'était sa contribution». Son père travaillait à San Diego dans le bâtiment. Au moment de la dépression, la famille est revenue en voiture. Il aimait l'école; «si on n'avait rien à faire, alors il y avait un grand jardin pour nous occuper»; il fallait aussi couper le bois pendant les vacances. Le père a continué d'oeuvrer dans le domaine de la construction avec la compagnie Bird Construction, qui construisait des bases militaires. Il y avait un conseiller inspirant au Juniorat : le Père Guy; il est aussi influencé par son frère Jean-Paul, déjà chez les Oblats. À l'âge de 18 ans, il devient postulant à Lebret; comme il a de l'expérience en construction et en électricité, on le nomme responsable de l'entretien pour la durée de six mois. Il entre au noviciat à Saint-Laurent au Manitoba, en 1949. En 1950, il est à Saint-Norbert; il y a des gens de l'Ouest, des Québécois envoyés dans l'Ouest et quelques Métis dont Guy Lavallée. Il faut reprendre les études à Gravelbourg, à l'École technique. Puis, il remplace le frère Eugène Morin à Saint-Alexandre, une école indienne sous la responsabilité des Oblats. «C'est mon début dans les écoles indiennes; de novembre 1951 à juin 1952; il est responsable du pavillon des garçons : 7e, 8e, 9e et 10e année»; il a donc la charge d'organiser des activités sportives, des classes de menuiserie. La réserve était grande et s'étendait des deux côtés de la rivière. Il est resté pour la deuxième année au complet, de septembre 1952 à juin 1953. «Le département des affaires indiennes a dit : pas de secondaire»; il a donc accompagné des élèves à Lebret, huit en tout; à Lebret, il y avait des élèves qui venaient de Cross Lake, Norway House, Oxford House, Le Pas. Il y avait environ 200 élèves de la première à la 12e année et seulement des autochtones; on avait 6 différentes tribus. Les étudiants venaient du Manitoba, de l'Ontario, de la Saskatchewan et de l'Alberta à cause de la renommée de Lebret, qui n'était pas situé sur une réserve». «Les gradués étaient des modèles»; l'école proposait des programmes complets avec fanfare, cadets et une variété de sports. Sa nouvelle position l'oblige à continuer de se perfectionner. À cause de son rôle avec les cadets, il a dû faire son service militaire étalé sur trois étés, en Alberta et en Saskatchewan. Il a obtenu le grade de capitaine dans la réserve. «Je suis resté jusqu'à la fermeture de l'école en 1973; c'était le sommet de ma vie». Il était devenu assistant au directeur. Il explique le recrutement et la tournée d'automne pour chercher les enfants inscrits. Après 1973, il y a eu d'autres comportements; l'école a fermé parce que le gouvernement canadien a déclaré que toutes les écoles résidentielles devaient fermer graduellement sur 3 ans. En 1972, il prend une année sabbatique et en 1973, n'étant plus intéressé, il quitte ce poste; graduellement la relève se met en place. Il explique comment le gouvernement en est arrivé à confier la responsabilité de l'éducation des Autochtones aux Oblats. «Quand les allégations rentrent», lui a déjà quitté les Oblats. Après Lebret, il devient directeur des études et préfet de discipline à Gravelbourg. Il reste seulement un an à Gravelbourg. En 1974, il devient agent de développement à Fort Francis. En 1975, le Secrétariat d'État fédéral lui demande de développer le Nord-Ouest de l'Ontario pour un programme de langue officielle. Le voilà agent de développement communautaire, payé par Ottawa. Son frère Jean-Paul Aubry devient provincial des Oblats et décide de regrouper son personnel au Manitoba. Le voilà en charge de la pastorale au Précieux-Sang; parmi les activités, il a les scouts. Le voilà responsable du recrutement et animateur adulte, s'occupant de formation. Il siège au conseil national et à la conférence de l'Ouest afin de promouvoir le scoutisme en français. «C'est l'époque où il y a de moins en moins de missionnaires chez les Amérindiens, donc il faut trouver des moyens de bâtir la relève chez les Amérindiens». Il entreprend donc de développer un programme. Il a développé le programme avec l'aide de spécialistes. «Mon rôle a été de trouver des personnes ressources capables de donner des ateliers». Objectif : permettre aux Amérindiens et Métis d'atteindre un niveau de responsabilité adéquat. Enfin, il se retire et dit aux Oblats : «Mission accomplie». Ayant fait «sa large part», il demande sa dispense. Il avait à 54 ans, encore assez d'énergie pour faire autre chose. Il rencontre Simone Parent, qu'il épouse. Sa contribution pour le scoutisme a été de voir à une relève. Un but qu'il a atteint justement en se servant de la méthode scoute : activités pour les jeunes, méthode de travail et le tout en français. Il fait valoir l'importance que le scoutisme a eu pour la vie française dans les écoles françaises au Manitoba. «C'est de permettre à des jeunes de se rencontrer, de se respecter et de pouvoir vivre un projet ensemble et de le définir». Il évoque les excursions en fin de semaine. Il estime que le Manitoba était «en avant sur la Colombie-Britannique, l'Alberta et la Saskatchewan, sur le plan de la participation, des qualifications et de l'implication des parents». Le problème pour le scoutisme aujourd'hui c'est qu'il est tombé à cause des sports; aussi les gens ont moins de temps et il y a moins de parents impliqués. Il y a aussi le problème de la langue et de la difficulté à recruter des animateurs francophones. Il pense que beaucoup d'activités qui se déroulent dans les écoles ont une touche scoute. Il constate que des jeunes entreprennent des activités de développement communautaire ouvert sur l'Afrique, Haïti, la Bolivie; beaucoup d'écoles vivent des projets de cette dimension. À travers ces grands projets, il croit que «l'esprit scout s'est manifesté d'une autre manière». Il apprécie de pouvoir encourager les jeunes qui continuent leur éducation; il tient à dialoguer avec les anciens qui l'entourent. Dans son esprit de service, il croit que «la mission se fait d'une autre façon». Il se dit : «on est encore missionnaire même si on n'a pas l'étiquette de Jésuite ou de Père Blanc. À chacun de faire de son mieux; d'être capable de s'endurer et de trouver des moyens de s'épanouir». Il croit que l'essentiel dans la vie, c'est la santé, d'où l'importance du Sportex. «Je suis heureux de ce que j'ai accompli; je contribue à la mesure du possible pour encourager les gens de mon âge». Il veut croire que «dans notre milieu ici tout le monde a le goût du beau. Pour les anciens, le français est encore important». Il voit que les vieux constituent deux catégories; lui se place dans celle qui «a encore le goût de vivre».
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