Before the arrival of the troops Aug. 24, 1870 O'Donoghue with the majority of the French representatives, O'Lone and Scott, of Winnipeg were resolutely of the opinion of sending to the troops as far as the mouth of the Winnipeg two men to ask if they had the amnesty, if not to signify that they must not advance; from Aug. 17 to the evening of the 23rd I had to struggle against this determination refusing to sanction it and preventing it from happening; Auguste Harrison representing Pointe de Chenes supporting me in the most decided manner. I had another thought to gather together at Fort Garry all the Metis who had served the Provisional Gov't, to place them on the south side of the Assiniboine and west of the Red ready to salute the troops with a volley while I with 80 to 100 men as a guard, held myself at the south gate of Ft. Garry, having sent men to the Commander to tell him that the Fort was free and unoccupied to receive the representative of the Queen; a minority hesitated about adopting this plan, the result was that nothing was done in one way or another; I had said to John McTavish that I would wait for the troops till about the 20th; I was therefore on the alert for a long time rarely going to bed before 4 in the morning; having guards every evening around Winnipeg, fearing that the troops whose evil intentions were known to me would arrive during the night; I had scouts near Fort Pierre but towards the end I began to fear them; those who were Americans although interested in serving me well were intimate with O'Donoghue and those who were Maskeyons or English although devoted had already warned me and proved that they were exposed if their connections with the Metis were known; The morning of the 22nd I learned that the troops had arrived; Tache arrived; I went to see him with O'Donoghue, Dauphinais, Poitras, Schmidt; Tache hastened to say he had all the assurances possible but nothing in writing; I said to him, who consoles us, you have done your best; then I added to Royal, if the people were (not so young) Canada would not thus (compromise) with us; Monseigneur said the troops were still far off, thatLindsay had said the movement was nothing but the movement of troops from one point to another; back at the Fort a scout told me that the troops would stop that evening at the marshy place; I pressed (everyone) to save the most we could of what belonged to us at the Fort; I had occupied it for two weeks; but the idea of O'Donoghue's resisting the troops paralyzed my precautions; in the evening I assembled the council; Girard, Royal, Dubuc came to see us; they took leave after spending about 10 minutes with us; I conducted them to the crossing "de la grande Riviere"; it was very dark, it began to rain a little; at the Fort I continued the council; it was 9 o'clock; I said to the councillors that our duty being to leave our position only when the troops take it, it was important that no one leave the Fort without orders....; that I feared our enemies of last winter would take advantage of the approach of troops to attempt an assault on me; as for the troops I said I wanted to find out for myself what they would do during the night; 1. to continue removing our belongings from the fort, to be on guard; 2. I needed four horsemen to accompany me near Wolseley's camp on the west side of the Red and two men to accompany O'Donoghue who was going along the east side of the river to see if there was any movement there; we left in a beating rain; we advanced with the greatest precaution... we explored as much as possible; finally we saw the light of fires; it was evident we were approaching the sentinels and outposts; we returned; our horses seemed on the alert; we returned to the Fort; Colonel Gay, Baptiste Neault, Francis St. Luc and Charles Champagne had accompanied me; Gay who had taken our cause to his heart was anxious and chattered against the English; at times Champagne joked; the other two were very gay; St. Luc especially; we were wet to the bone; we returned to the Fort about 1 o'clock; I saw everyone, those who were working in danger, those who were on guard, the soldiers at the barracks, and the representatives, O'Donoghue came also not having discovered anything; I slept three quarters of an hour, my principal papers were (dispatched) and Schmidt worked to save those of his; towards 8 o'clock they served me breakfast; William Fraser came to Fort; he said he had not seen the troops; I said to him; it is (important) that you (be in possession) of my true intentions, but he did not seem to take any account of my words.
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Avant l'arrivée des troupes le 24 Août 1870, O'Donoghue avec la majorité des représentants Français, O'lone et Scott de Winnipeg, furent inébranlablement de l'avis d'envoyer au-devant des troupes aussi loin qu'à l'embouchure de la Winnipeg deux hommes chargés de leur demander s'ils étaient porteurs de l'amnistie. Sinon; de leur signifier de ne pas avancer.--A compter du 17 Août jusqu'au 23 au soir, j'eus à lutter contre cette détermination, refusant de la sanctionner et empêchant qu'elle ne fût suivie quand même. Auguste Harrison répresentant de la Pointe de chênes m'appuyait de la manière la plus décidée. Moi, j'avais une autre pensée: celle de réunir au Fort garry tous les Métis qui avaient servi le gouvernement Provisoire: les placer sur le côté sud de l'Assiniboine et ouest de la rivière Rouge prêts à saluer les troupes par un feu de joie, tandis que moi avec quatre-vingts ou cent hommes de garde, me tenant à la Porte sud du Fort Garry ayant envoyé des hommes marquants du Pays au devant du commandant lui dire que le Fort était libre et inoccupé. Pour recevoir le représentant de la Reine j'eusse attendu pour me retirer avec les Métis que les troupes eussent pris possession du Fort. Une petite minorité hésitait si elle adopterait ce plan mais les autres n'en voulurent point. Le résultat de la discussion de ces différentes idés fut que, manque d'entente, rien ne fut fait ni dans un sens ni dans l'autre. Vers le commencement j'avais dit à Monsieur John Mctavish que j'attendrais les troupes vers le 20. J'étais donc sur le qui-vive depuis longtemps. Me couchant rarement avant 4 heures du matin ayant des gardes tous les soirs au loin derrière Winnipeg; craignant que les troupes dont les mauvaises intentions m'étaient connues ne nous arrivassent durant la nuit, j'avais des détectifs du côté du Fort de Pierre. Mais vers la fin je commençais à les craindre: ceux qui étaient américains quoiqu'intéressés à me bien servir fesaient cause si intime avec O'Donoghue; et ceux qui étaient MasKeyons ou anglais quoique indubitablement dévoués m'avaient déjà averti et prouvé qu'ils seraient grandement exposés si leurs communications avec nos Métis étaient connues. Pourtant le 22 au matin je savais que les troupes arrivaient. Monseigneur Taché arriva; j'allai le voir avec O'Donoghue, Dauphinais, Poitras, Schmidt. Je ne voulais parler à Monseigneur d'aucune chose politique. Mais lui se hâta de dire qu'il avait toutes les assurances possibles, mais nulle écrite. Je lui dis: ce qui nous console c'est que vous avez fait votre possible. Ensuite, j'ajoutai devant Jos. Royal si le peuple était moins jeune, le canada ne transigerait pas ainsi avec nous. Monseigneur parla que les troupes étaient encore loin qu'elles étaient harrassées du voyage; et n'étaient pas à craindre parce que leurs ordres étaient précis; que le général lindsay lui avait dit que ce mouvement n'était rien autre chose qu'un mouvement de troupes allant d'un endroit à un autre. Je ne voulus seulement pas répliquer.--Retournant au Fort, un autre détectif m'attendait pour me dire que les troupes viendraient s'arrêter ce soir-là, à la genouillère. Je pressai notre monde de sauver le plus que nous pouvions de ce qui nous appartenait dans le Fort. Depuis deux semaines je m'étais occupé à cette chose-là. Mais l'idée d'O'Donoghue de résister aux troupes paralisait mes mesures de précaution. Le soir j'assemblai le conseil. Girard, Royal, Dubuc vinrent nous voir. Je suspends le conseil un quart d'heures et fis entrer pendant ce temps, ces messieurs qui prirent congé de nous après une dizaine de minutes passées avec nous. J'allai les reconduire jusqu'à la traverse de la grande Rivière. Il fesait très noir, il commençait à pleuvoir un peu. Au bout du quart d'heures de distraction, j'étais au fort continuant le conseil. Il était neuf heures. Je dis aux conseillers que notre devoir était de ne laisser la position que lorsque les troupes la prendraient, il était important d'aucun des hommes dans le fort ne devait sortir sans ordre cette nuit plus qu'auparavant. Que je craignais pourtant que nos ennemis de l'hiver dernier ne profitassent de l'approche des troupes pour tenter quelque assault sur nous. Qu'il ne fallait pas nous laisser massacrer par ces gens-là. Quant aux troupes elles-mêmes je dis que je voulais reconnaître moi-même ce qu'elles feraient durant la nuit. Qu'en conséquence deux choses étaient nécessaires. 1. Que tout en continuant à débarrasser le fort des effets qui nous appartenaient il fallait que les soldats et tout notre monde au fort fussent sur un pied de surveillance très ponctuelle. 2. Que j'avais besoin de quatre hommes à cheval pour m'accompagner au côté du camp de Wolseley sur le côté ouest de la Rivière Rouge et deux autres hommes à cheval pour accompagner Monsieur O'Donoghue qui se fesait un plaisir d'aller par le côté est de la Rivière Rouge pour voir s'il y avait quelque mouvement par-là. Nous partîmes sous une pluie battante venant du nord. Le temps était si noir que deux hommes à cheval se donnant la main s'entrevoyaient à peine. Nous étions armés de pied en cap. Nous avancions avec la plus grande précaution; surtout quand nous avions à passer le pont de quelque coulée. Car l'abondance de la pluie ayant fait monter ces coulées, appréhendant d'ailleurs que des partis n'y fussent en embuscade, nous n'osions au milieu de cette obscurité, nous hazarder à côté des ponts; ni sur les ponts qui sans encombre en allant eussent pu être barricadés en un moment pour le retour. Nous reconnaissions donc les lieux autant que possible. Enfin nous apperçûmes les lueurs des feux. Nous poussâmes assez loin pour distinguer les feux eux-mêmes. Mais il était évident que nous approchions la ligne des sentinelles et des avant-postes et n'ayant aucune affaire de passer entre leurs mains; nous retournâmes. Nos chevaux paraissaient sur l'alerte; renâclant fort. Le mot d'ordre ayant ramené mes quatre gardes proche deux chaque côté de moi. Nous revînmes au fort en faisant toujours attention. Le Colonel gay, Baptiste Neault Francis St Luc et Charles Campagne étaient les personnes qui m'accompagnaient. Gay qui avait pris à coeur nos intérêts était inquiet et dégoisait contre les Anglais. De temps à autre Champagne fesait une farce. Les deux autres étaient très gais. St Luc surtout. Mais nous étions mouillés jusqu'aux os. Nous rentrâmes au Fort vers 1 heure A.M. Je vis tout le monde, ceux qui travaillaient dans les hangards, ceux qui gardaient; les soldats veillant à la caserne, et les représentants; O'Donoghue revint aussi n'ayant rien découvert. J'Ôtai mon surtout imbibé et mes souliers. Me jettai deux grosses couvertes sur le dos, m'entortillé avec, me mis au lit. Je dormis trois quarts d'heures environ. Mes principaux papiers étaient expédiés et Schmidt travaillant à sauver ceux de son département. Quand je me levai il commençait à faire clair. La pluie n'avait pas diminué. Vers huit heures on me servit un déjeuner de viande. J'avais faim. Je mangeai bien mais le Froid et le manque de sommeil sans doute m'avaient trop indisposé. Je l'éprouvai peu après mon déjeuner. Monsieur William Fraser un de nos représentants vint au Fort de bon matin. Je lui demandai s'il avait vu les troupes. Il me dit que non; Alors je lui dis: c'est surtout à présent que vous vous allez être à même de connaître mes vrais intentions. Mais il me parut tenir aucun compte de mes paroles.